Bioéthique : message de Mgr Francis Bestion
Publié le 23/07/2020MESSAGE de Mgr Francis BESTION
En plein cœur de l’été, alors que la page de la crise sanitaire est loin d’être tournée et que se prépare une crise économique et sociale d’une ampleur, semble-t-il, inédite, voilà qu’une ligne rouge est sur le point d’être franchie, dans une indifférence quasi générale.
Le texte de révision de la loi de bioéthique sera examiné en deuxième lecture, à partir du 27 juillet, par l’Assemblée nationale. Après son passage au Sénat, il a encore été remanié par la Commission spéciale, ces jours derniers. Plusieurs points majeurs ont été introduits, en plus de ceux qui étaient déjà problématiques. En simplifiant, on peut les résumer ainsi : autorisation du « bébé médicament », de l’embryon transgénique, des chimères homme-animal, de l’élargissement du diagnostic préimplantatoire aux maladies non héréditaires. La perspective de légalisation de la gestation pour autrui (GPA) n’est pas loin !
A l’heure où beaucoup s’émeuvent du sort de la planète, parce qu’on ne la respecte pas, combien de citoyens sont prêts à refuser le non-respect de l’être humain ? Car, selon l’expression du Pape François, « tout est lié » ! Quel monde voulons-nous construire ? En conscience peut-on instituer la privation d’un père pour des enfants ? Peut-on franchir la frontière homme-animal en fabriquant des chimères ? Peut-on céder aux dérives eugéniste et transhumaniste ? Ce serait une rupture anthropologique sans précédent.
Comme citoyen et comme évêque de l’Eglise catholique, j’ose en appeler à la conscience de nos députés. Si une telle loi est votée, ils porteront une lourde responsabilité devant l’Histoire, pour les générations présentes et à venir.
On trouvera ci-joint la déclaration du Groupe Bioéthique de la Conférence des Evêques de France, présidée par Mgr d’Ornellas, archevêque de Rennes, que je remercie pour l’éclairage sérieux et d’une grande valeur sur ces questions essentielles.
Tulle, le 22 juillet 2020
+ Francis BESTION
Evêque de Tulle
