Réaction de Mgr Francis Bestion
Publié le 19/05/2020Réaction de Mgr Francis Bestion
Tulle, le 19 mai 2020
Je me réjouis de la décision du Conseil d’État d’ordonner au gouvernement français de « lever l’interdiction générale et absolue de réunion dans les lieux de culte » et d’édicter à sa place des mesures « strictement proportionnées aux risques sanitaires ».
Le Conseil d’État rappelle que la liberté de culte « est une liberté fondamentale » et que l’interdiction générale et absolue présente « un caractère disproportionné au regard de l’objectif de préservation de la santé publique et constitue ainsi, eu égard au caractère essentiel de cette composante de la liberté de culte, une atteinte grave et manifestement illégale à cette dernière ».
Ce sont ces « mesures proportionnées » au risque sanitaire que la Conférence des Évêques de France avait proposées de mettre en œuvre, en demandant au Gouvernement que le culte reprenne à partir du 17 mai. Mais le Gouvernement s’y était opposé.
La décision du Conseil d’État est rassurante pour notre démocratie. Elle est une victoire du Droit qui ne bénéficie pas seulement aux catholiques et aux autres croyants, mais à l’ensemble de la société.
Je salue la détermination des personnes, groupes ou associations, qui ont fait des démarches auprès du Conseil d’État et ont ainsi permis d’aboutir à cette décision importante.
En conservant l’esprit de responsabilité en matière sanitaire, dont l’Église catholique ne s’est jamais départie, nous pourrons donc reprendre prochainement le culte dans les églises de Corrèze, dès que le Gouvernement aura pris un nouveau décret conforme à la décision du Conseil d’État.
+ Francis BESTION
Evêque de Tulle
Réaction de la conférence des évêques de France
Paris, le 18 mai 2020
REACTION A L’ORDONNANCE DU CONSEIL D’ETAT CONCERNANT L’INTERDICTION DU CULTE
La Conférence des évêques de France prend acte de l’ordonnance rendue par le juge des référés du Conseil d’État qui ordonne au Gouvernement de lever l’interdiction générale et absolue de réunion dans les lieux de culte et d’édicter à sa place des mesures strictement proportionnées aux risques sanitaires et appropriées en ce début de « déconfinement ».
Cette ordonnance va dans le sens de la lettre écrite par le Président de la Conférence des évêques de France, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, au Premier Ministre vendredi 15 mai. La Conférence des évêques de France attend donc maintenant la révision du décret du 11 mai que le Premier Ministre a huit jours pour opérer.
A partir de la révision de ce décret des célébrations seront possibles, respectant les règles sanitaires communiquées en réponse aux propositions faites par la Conférence des évêques de France.