Saint Léonard
Saint Léonard est, de tous les saints limousins, celui dont le culte a été le plus largement répandu, de l’Écosse à la Bavière et à la Sicile, et même en Terre Sainte. Son culte a été promu par l’évêque de Limoges, Jourdain de Laron, ancien prévôt de Noblat (1023-1051), et par Adémar de Chabannes. Ce dernier évoque d’ailleurs, dans sa chronique, les miracles survenus par son intercession, en 1016.
Dès les années 1140, Aimery Picaud, dans son Guide du pèlerin de Saint-Jacques, évoque le tombeau du saint, dans l’église de Noblat, et les nombreux ex-voto de captifs libérés par son intercession. Sa vie rédigée au XIe siècle, nous présente un Léonard, né en Gaules, alors qu’Anastase était empereur (491-518), de parents nobles et Francs, proches de Clovis. Léonard refusa d’embrasser la carrière des armes et se rendit auprès de l’évêque de Reims, Rémi. Devant sa piété, le roi voulut en faire un évêque ; il refusa et se retira, auprès de saint Mesmin.
Puis, il se rendit en Aquitaine et traversant une forêt, proche de Limoges, il fut appelé auprès de la reine en proie à un accouchement difficile : il facilita par ses prières sa délivrance. Refusant les présents du roi, il demanda de pouvoir établir un monastère dans la forêt, ce qui lui fut bien évidemment accordé. Il y construisit alors un oratoire dédié à la Sainte Vierge, avec un autel dédié à saint Rémi.
Sa réputation de sainteté gagna toute l’Aquitaine.
Il mourut le 6 novembre et fut enterré dans son oratoire.
Dès la fin du XIe siècle, le culte de saint Léonard se répand dans les diocèses voisins de celui de Limoges, dans l’Ouest, en Normandie, en Angleterre, en Flandre, en Italie mais aussi dans les pays germaniques, Bavière, Souabe, Autriche. Le saxon Waleran, évêque de Naumburg, qui a séjourné à Saint-Léonard, rédigea même au début du XIIe siècle, un recueil de la vie et des miracles du saint. Bohémond, prince d’Antioche, capturé en 1100 et libéré en 1103 vint rendre grâce à saint Léonard de sa libération.