Une justice pastorale
Le conseil aux « ordinaires » (évêques et supérieurs religieux)
Les enseignants des facultés de droit canonique et les membres des officialités conseillent juridiquement des membres des diocèses qui leur posent une question. Évêques et chanceliers ont recours à leur expertise quant aux règles qui régissent l’organisation de l’Église (les grands ordres religieux masculins ont leur propre juridiction). « Cela va d’une sollicitation pour le bon formulaire à un détail de droit concernant un bien immobilier en passant par des questions juridiques face à un abus », détaille un canoniste.
Une approche pastorale
« La justice pénale dans l'Église n’est pas seulement là pour appliquer une sanction à qui a commis un délit. Elle souhaite aussi favoriser une plus grande communion dans l’Église et entre les fidèles.
La justice restaurative
Ce concept, élaboré aux États-Unis puis au Canada, part d’un constat : tout en restant indispensable, la justice pénale animée par la volonté de punir le coupable ne suffit pas. L’objectif de la justice restaurative ou justice réparatrice (deux expressions francophones, avec « justice restauratrice », moins utilisée, pour traduire de l’anglais « restorative justice ») est de réintégrer la victime, le coupable et la communauté dans un processus élargi de réparation.
Face à la crise des abus dans l'Église, de nombreux pays se sont appuyés sur ce processus pour rendre justice aux victimes dont les dossiers sont prescrits ou dont les agresseurs sont décédés. C'est le chemin qu'a aussi choisi l'Église de France à travers la création d'une Instance indépendante de reconnaissance et de réparation.