11ème message : 30 mars 2020
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Méditation sur la Parole de Dieu du lundi 30/03/2020 – Première lecture
REGARDER VERS LE SEIGNEUR ET LUI FAIRE CONFIANCE.
La belle Suzanne craint le Seigneur, comme nous le dit la première lecture. Craindre le Seigneur, c’est vivre sous son regard, ne pas se dérober à ce regard et se garder juste devant lui et devant les hommes. Cette justice de Suzanne se confronte à l’attitude de ces deux anciens, deux juges chargés de rendre justice. De leurs cœurs monte un unique désir qui n’est pas de demeurer sur la voie de la justice, sous le regard de Dieu, mais de faire dévier la belle Suzanne de la voie de cette justice. Qu’elle est grande la tentation ! Qu’elle est forte pour nous pauvres pécheurs ! Avec un peu plus de courage, de force que donne le Seigneur, ils auraient pu échapper au filet de la douce et dangereuse tentation. Mais « ils détournèrent leurs yeux pour ne plus regarder vers le ciel et ne plus se rappeler ses justes décrets ». La belle Suzanne, face à leur piège, veut demeurer sur la voie de la justice : « Mieux vaut pour moi tomber entre vos mains sans vous céder, plutôt que de pécher aux yeux du Seigneur »
Pour son jugement, « les deux anciens arrivèrent, remplis de pensées criminelles contre Suzanne, et décidés à la faire mourir…Suzanne fut condamnée à mort ». Leur coup a apparemment réussi et la belle Suzanne semble s’approcher petit à petit du gouffre de la mort, elle qui, « tout en pleurs », avait le « cœur plein de confiance dans le Seigneur. Déception ? Il y a de quoi ! Mais elle redouble d’effort dans la prière : « Dieu éternel, toi qui pénètres les secrets, toi qui connais toutes choses avant qu’elles n’arrivent, tu sais qu’ils ont porté contre moi un faux témoignage. Voici que je vais mourir, sans avoir rien fait de tout ce que leur méchanceté a imaginé contre moi ».
Dieu va-t-il continuer à garder le silence ? « Comme on la conduisait à la mort, Dieu éveilla l’esprit de sainteté chez un tout jeune garçon nommé Daniel.. » Par cet Esprit de Dieu, il délivra la belle, l’ « innocente » Suzanne de cette tragédie qui la conduisait à la mort. C’est Dieu l’unique et vrai juge : ‘‘Daniel’’ ne signifie-t-il pas Dieu juge ? C’est bien cela.
En délivrant l’innocente Suzanne de la mort, Dieu manifeste sa justice, et même sa miséricorde. Sa justice et sa miséricorde vont au-delà de ce que nous sommes. Si Suzanne est innocente, la femme adultère ne semble pas l’être. Mais comme Suzanne, elle a su mettre sa confiance en Dieu, en sa miséricorde incarnée, son Fils Jésus-Christ, et elle a été aussi sauvée de la mort. Que c’est beau de mettre sa confiance dans le Seigneur !
Tous pécheurs, il nous arrive souvent de tenir bon, comme Suzanne, sur le chemin que Dieu nous invite à emprunter ; mais aussi de tomber comme la femme adultère. Ayons la volonté, avec le courage et la force que donne l’Esprit, de faire toujours confiance au Seigneur et de plonger dans cet océan de communion d’amour qu’est la prière pour notre salut, le salut de nos frères et sœurs en humanité. Ainsi, malgré l’épreuve que nous inflige cette épidémie, malgré des frères et sœurs qu’elle fait souffrir dans leurs corps ou qu’elle a arrachés à notre affection, nous pourrons tous ensemble, confiants dans le Seigneur, exprimer notre espérance à travers le psaume de ce jour : « Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi, Seigneur » (Ps 22(23).
Abbé Cyprien SAGNA.