23ème message : 17 avril 2020
Vous avez sans doute, écouté ce lundi de Pâques le discours du président de la République, qui annonçait le maintient du confinement pour un mois, et l’interdiction des rassemblements jusqu’au 15 juillet... Je ne pense pas que nos églises fassent exception ; aussi les célébrations dominicales, les mariages et les baptêmes, mais aussi les premières communions, professions de foi et confirmation, semblent compromis jusqu’à cette date, et reportés au long de l’été, ou à rentrée scolaire prochaine.
C’est une grande déception pour beaucoup, nous le comprenons bien, en particulier tous ceux qui préparaient ces moments exceptionnels que sont un mariage, un baptême, les fêtes de la foi des enfants. Et pour tous les fidèles, le renoncement à l’eucharistie du dimanche, et à ces grandes fêtes de Pâques, Pentecôte, Trinité, Corps et Sang du Seigneur, ... Egalement supprimés ou reportés, le rassemblement diocésain du 10 mai à Aubazine, les fêtes paroissiales, les pèlerinages à l’Ile Bouchard et sur les pas de saint Padre Pio, le rassemblement de notre Espace Missionnaire à Vigeois fin juin...
Nous n’oublions pas non plus la peine encore augmentée des familles en deuil, empêchées de se rassembler à plus de 20 personnes autour de leur défunt, et parfois sans avoir pu l’accompagner dans ses derniers jours. Tout cela nous affecte profondément, mais nous devons bien évidemment accepter la lutte contre la pandémie, et la priorité faite aux malades et aux soignants.
Nous entendons et portons aussi la grande préoccupation du monde du travail : agriculteurs, commerçants, restaurateurs, artisans, salariés et entrepreneurs, monde du tourisme et du spectacle... tant de métiers qui sont aujourd’hui totalement bloqués ou ralentis pour les mêmes raisons de sécurité sanitaire ; et ceux qui travaillent d’autant plus durs, avec pour beaucoup, et surtout dans les régions les plus touchées, une certaine prise de risque pour leur santé. Nous prions pour nos hommes politiques, qui portent aujourd’hui de très lourdes responsabilités. Nous rendons grâce pour toutes les expressions de solidarité, de généorosité et d’attention qui s’expriment à travers tant et tant d’initiatives. Et nous portons dans notre cœur tout particulièrement le monde de la santé, et tous les malades, dont certains dans nos familles, parmi nos amis : les motifs de notre prière et de notre supplication ne manquent vraiment pas ! Même si nous ne pouvons prier ensemble de façon visible, nous le faisons dans la communion des saints, avec pour ceux qui le peuvent, ce rendez-vous des vêpres et de l’eucharistie, le soir à 18h. Je sais que plusieurs y sont très attentifs, et c’est un réconfort mutuel que cette prière partagée, comme dans un monastère invisible.
En suivant ce lien, vous trouverez la 8ème lettre info du diocèse, avec en particulier le message vidéo de notre évêque pour Pâques ; nous aurons à cœur de l’écouter : https://www.correze.catholique.fr/confinement-coronavirus/lettres-info-speciales-confinement/lettre-info-ndeg8/view
Voici les lectures du jour :https://www.aelf.org/2020-04-17/romain/messe
Et un chant pour ce temps pascal, qui vient nous réconforter : https://www.youtube.com/watch?v=qBB4u0ox_Qg
L’évangile selon saint Jean nous rapporte cette troisième manifestation du Christ ressuscité à sept de ses disciples, retournés à leur ancien métier de pécheur, au bord du lac en Galilée, là où le Christ leur a donné rendez-vous.
L’abbé Jean-François Barlier nous en propose la lecture et la méditation.
Méditation pour ce premier vendredi du temps de Pâques
Évangile du jour Jean Chapitre 21,1-14
En ce temps-là, Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment. Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre, avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), Nathanaël, de Cana de Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples. Simon-Pierre leur dit : « Je m’en vais à la pêche. » Ils lui répondent : « Nous aussi, nous allons avec toi. » Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, cette nuit-là, ils ne prirent rien. Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui. Jésus leur dit : « Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? » Ils lui répondirent : « Non. » Il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. » Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer, tellement il y avait de poissons. Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! » Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau. Les autres disciples arrivèrent en barque, traînant le filet plein de poissons ; la terre n’était qu’à une centaine de mètres. Une fois descendus à terre, ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise avec du poisson posé dessus, et du pain. Jésus leur dit : « Apportez donc de ces poissons que vous venez de prendre. » Simon-Pierre remonta et tira jusqu’à terre le filet plein de gros poissons : il y en avait cent cinquante-trois. Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré. Jésus leur dit alors : « Venez manger. » Aucun des disciples n’osait lui demander : « Qui es-tu ? » Ils savaient que c’était le Seigneur. Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson. C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples.
Jean l’auteur insiste : c’est la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples. La première fois c’est dans le chapitre 20, 19-23 ; malgré les portes fermées le Ressuscité approche de ses disciples, leur montre les traces de la crucifixion, appelle la paix sur eux (2 fois) et les envoie en mission comme lui était envoyé par le Père. Et il va répandre sur eux l’Esprit Saint. Et pour terminer il donne une mission essentielle à ses disciples : À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »
Et la deuxième apparition : Jean 20,24-31 : Thomas l’un des douze n’était pas présent lors de l’apparition précédente. Les onze lui raconte l’évènement mais il reste dans le doute. Il veut des preuves tangibles. Le ressuscité va lui apparaître, Thomas va le reconnaître « Mon Seigneur et mon Dieu ! » et Jésus va donner l’ultime béatitude : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
Deux insistances avec ces trois textes : premièrement nous sommes appelés à croire. Même sans voir. Malgré tout. Les signes de la Résurrection c’est la foi des Apôtres dont témoigne tout le Nouveau Testament et l’Eglise depuis 2000 ans.
Deuxième insistance : nous sommes envoyés par le Fils qui lui-même a été envoyé par le Père. Nous sommes appelés à vivre la même mission que lui. Et pour nous soutenir en cela nous avons le don de l’Esprit. Esprit de vie et de force. Esprit de Pentecôte.
Je propose pour soutenir notre action de grâce cette prière du père Michel Evdokimov théologien français et archiprêtre orthodoxe
Réjouissons-nous en ce jour de la Résurrection
Car le Christ, hier accablé de moqueries,
Couronné d’épines, pendu au bois,
aujourd’hui se relève du tombeau.
Réjouissons-nous car le Christ baigne de sa clarté
Ceux que les ténèbres de l’Enfer retenaient captifs.
Réjouissons-nous en ce printemps de la vie,
Car une espérance jaillit parmi les affligés du corps et de l’âme.
Réjouissons-nous car le Seigneur est descendu au plus profond
Du coeur des hommes où se tapit l’angoisse ;Il les a visités, il les a illuminés,
Et tourments, angoisse, enfer sont vaincus,
Engloutis dans l’abîme ouvert au flanc percé du Seigneur,
Réjouissons-nous car il est ressuscité le Christ,
La joie éternelle !
