24ème message : 19 avril 2020
Il y a 20 ans, le pape Jean-Paul II instituait le dimanche de la Miséricorde divine, en réponse à la demande même du Christ à Soeur Faustine Kowalska (1905-1938)
Un lien ancien relie le futur pape Karol Wojtyla et soeur Faustine : celle-ci finit sa vie au couvent des soeurs de la divine Miséricorde, à Cracovie, tandis que Karol y commence sa vie d’étudiant. Bientôt, ce sera la guerre, qui trouve ses pires horreurs au camp d’Auschwitz, à 70 km de Cracovie. Avec l’anéantissement du Ghetto de Cracovie, en 42-43, on se doute bien de ce qui se passe...
Dans ce monde d’horreur, un témoin étonnant de la charité et de la miséricorde : le père Maximilien Kolbe. Au moment de sa deuxième arrestation qui va le mener au camp d’Auschwitz et à la mort dans le bunker de la faim, où il a pris la place d’un condamné, sa dernière parole à ses frères franciscains sera : “N’oubliez pas l’amour” !
Profondément marqué par tous ces drames, après la guerre, Karol devient prêtre, puis en 1958, à 38 ans, évêque auxiliaire, puis en 1964, archevêque de Cracovie. Arrive sur son bureau le procès de béatification de soeur Faustine. Dans l’après-guerre, celle-ci n’était pas vraiment en odeur de sainteté auprès du Saint Office de Rome. C’est Jean-Paul II qui va soutenir sa cause, d’abord dans le procès diocésain à Cracovie, ce qui lui permettra, comme pape, de la béatifier, puis de la canoniser à Rome, le 30 avril 2000, tout en instituant ce dimanche de la Miséricorde divine que nous célébrons aujourd’hui : le pape sait, ô combien, le monde a besoin de miséricorde, et que le message transmis par soeur Faustine est prophétique.
Cette religieuse polonaise reçut de nombreuses grâces mystiques, qu’elle écrivit dans un “petit journal”, à la demande de son confesseur. Ces messages concernent avant tout la Miséricorde divine, que Soeur Faustine a pour mission de faire mieux connaître et aimer.
Dès 1931, à Plock en Pologne, le Christ lui apparait, et lui demande de faire réaliser un tableau, selon cette vision.
Ce tableau (reproduction ci-contre) sera peint trois ans plus tard, à Vilnius, par un peintre ami de son confesseur.
Le petit journal nous le présente :
Le Christ, les yeux baissés comme sur la croix, pour ne pas humilier les pécheurs. De son cœur sortent les rayons de sa grâce : blancs, comme l’eau du baptême qui purifie les âmes ; et rouge, comme le sang, qui est la vie des âmes, et que nous recevons dans la sainte eucharistie.
Cette vision évoque bien sûr celle de l’apôtre saint Jean au pied de la croix : de son côté transpercé jaillissent le sang et l’eau. En ce temps de Pâques, nous célébrons le Christ ressuscité, qui continue, par les sacrements de l’église, de nous communiquer sa miséricorde.
Le tableau est sombre, la lumière vient du Christ, notre guide. “Je suis la lumière du monde. Qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie”. (Jn 8, 12)
En bas, l’inscription : “Jésus, j’ai confiance en Toi” : c’est par le chemin de la confiance que nous pouvons accéder aux trésors de la Miséricorde divine. “Si vous ne vous convertissez pas et ne devenez pas comme les petits enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux” (Mt 18, 3)
Ce qui empêche la confiance, l’enfance spirituelle, c’est bien l’orgueil, le pire danger de notre âme : celui de mettre sa confiance dans ses seuls forces, et de vouloir se passer de Dieu.
Le remède : l’humilité, dont témoigne pour nous le Christ dans ce tableau voulu par Lui, les yeux baissés, pour que les pécheurs ne craignent pas de venir à Lui.
Un très beau chant pour méditer ce grand mystère de l’humilité du Christ : https://youtu.be/Urlu5vKNyi8 (paroles ci-dessous).
Regardez l’humilité de Dieu, et faites-Lui l’hommage de vos coeurs !
1. Admirable grandeur, étonnante bonté
du Maitre de l’univers
Qui s’humilie pour nous au point de se cacher
dans une petite hostie de pain.
R/ « Regardez l’humilité de Dieu, Regardez l’humilité de Dieu, Regardez l’humilité de Dieu, et faites-lui hommage de vos cœurs. »
2. Faites-vous tout petits,
vous aussi devant Dieu pour être élevés par Lui,
Ne gardez rien pour vous,
offrez-vous tout entiers à Dieu qui se donne à vous. R/
Pour mieux connaître l’histoire de ce tableau : https://www.pourlamisericordedivine.org/lhistoire-du-tableau-jesus-misericordieux/
La miséricorde divine a marqué ainsi marqué l’entrée dans le 3° millénaire, mais aussi l’enseignement et l’action pastorale des derniers papes, en particulier :
- L’encyclique de Jean-Paul II sur la Miséricorde : “Dives in misericordia”, le 30 novembre 1980, à lire en suivant le lien ci-dessous : (pourquoi pas cette semaine, tranquillement...)
http://http://www.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/encyclicals/documents/hf_jp-ii_enc_30111980_dives-in-misericordia.html
- Le Jubilé extraordinaire de la Miséricorde voulu par le pape François en 2015 – 2016,
- Au cours de ce Jubilé (juillet 2016), les Journées Mondiales de la Jeunesse à Cracovie, sur les pas des grands témoins de la Miséricorde : Soeur Faustine, Maximien Kolbe, et Jean-Paul II. Le thème, bien sûr : “Heureux les Miséricordieux” ! Deux millions de jeunes s’y sont retrouvés, magnifique à vivre, et compliqué à gérer !
Et voici, à ré-écouter, le chant des JMJ : Heureux les cœurs miséricordieux https://youtu.be/RFyAXvAFEtM
Méditation sur l’évangile de ce dimanche
Ce dimanche de la miséricorde, l’évangile que nous propose la liturgie est magnifique, et bien sûr parfaitement situé par rapport à l’évènement pascal : huit jours après la résurrection, les apôtres sont là tous ensemble, mais cette fois-ci avec l’apôtre Thomas. Méditons cet évangile sous le prisme de la miséricorde :
- La première parole du Christ à ses apôtres : “La paix soit avec vous” ! Pas de reproche, pas d’ironie sur leur “confinement” dans le cénacle, par peur des juifs.
- “Heureux les artisans de paix”, mais aussi : “Heureux les miséricordieux” : le Christ envoie aussitôt ses apôtres en mission de miséricorde, portés par l’Esprit : “ceux à qui vous pardonnerez leur péché...” Première préoccupation, première mission : la Miséricorde !
- L’attitude de Thomas : Sans doute plus courageux que les autres, il est sorti, pour savoir les nouvelles, la situation... C’est lui qui avait dit aux apôtres apeurés, à l’idée de suivre le Christ à Jérusalem, au moment de la mort de Lazare : “Allons-y, nous aussi, et mourrons avec lui !” Jn 11, 16
- Courageux, mais ne comptant que sur ses forces, son jugement, il conteste le témoignage de ses frères, qui semblent tomber dans les mêmes élucubrations que les femmes, qui disent qu’Il est vivant ! “Tant que je n’aurai pas mis mon doigt dans la marque des clous, je ne croirai pas”.
- Attitude de miséricorde de Jésus envers Thomas : “avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant”.
- “Heureux ceux qui croiront sans avoir vu” – Merci, Thomas, d’avoir douté pour nous, en notre nom ; que nous puissions désormais dire, plus paisiblement : ”Jésus, j’ai confiance en Toi”. Croire sans voir, c’est écouter son cœur, et permettre au Seigneur d’y entrer.
Aimer, on le dit aux fiancés à la préparation au mariage, c’est vouloir aimer ; c’est une décision, c’est un projet, c’est un engagement, pas seulement un sentiment, un ressenti.
Croire, c’est aussi, quelque part, vouloir croire ; c’est aussi un choix qui engage toute notre vie.
Douter, c’est aussi parfois vouloir douter. Cela peut nous gagner quelquefois. Parce que nous sommes faibles, quand nous pensons faire les esprits forts, comme Thomas peut-être. Ou bien parce que nous ne voulons pas nous convertir : ainsi les frères du mauvais riche, dans la parabole du pauvre Lazare : “Ils ont Moïse et les prophètes, qu’ils les écoutent ! Non, père Abraham, mais si quelqu’un revient de chez les morts, ils se convertiront... S'ils n'écoutent pas Moïse et les Prophètes, quelqu'un pourra bien se lever d'entre les morts, ils ne se laisseront pas convaincre.» (Luc 16, 19-31)
Célébration dominicale
Cliquer sur le document ci-dessous pour lire la célébration :
nspercé.
