8eme message : vendredi 27 mars 2020 — Diocèse de Tulle

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8eme message : vendredi 27 mars 2020

Chers amis, en ce 4° vendredi de carême, l’abbé Jean-François Barlier nous propose trois chemins de croix différents, ci-dessous, et un texte de méditation.


 

 1er chemin de Croix:

Exercice du Chemin de la Croix – Le texte de cette Méditation du Chemin de Croix est issue d'un missel du Sacré-Cœur, illustré de nombreuses œuvres d’art. C’est un chemin de croix un peu ancien mais la tradition peut avoir du bon ! - 45 minutes

2ème chemin de Croix 

Une procession aux flambeaux, autour du Colisée de Rome, ponctuée par la méditation des stations du chemin de Croix et présidée par le Pape François en 2014. Cette année-là, Mgr Giancarlo Bregantini a été chargé par le Pape de rédiger les Méditations. À travers cette démarche de foi, toute l'Église s'unit au Christ souffrant, animée par l'espérance en Sa Résurrection. Direct de Rome du 18/04/2014. 1 Heure 25

3ème chemin de Croix :

Suivez les 14 stations du chemin de croix réalisé sur la “Via Crucis” dans les rues de Jérusalem, méditations du Fr. Francesco Patton, ofm - Custode de Terre Sainte. Une demi-heure.

Pour chanter et prier Marie, un très beau chant, sur une prière de St Bernard :

  Regarde l'étoile

Pour la méditation de ce jour et en ce temps difficile, un texte offert par la revue des Jésuites « Christus » et qui rejoint ce que vit l’Église en particulier en priant les psaumes.

« Être en colère », « avoir le cœur en joie », « mon âme est triste à en mourir », « trembler de peur »… Qui d'entre nous n'a pas un jour éprouvé la vérité d'une de ces expressions ? Toute la journée, des émotions nous habitent. Elles sont plus ou moins vives, plus ou moins importantes selon les moments et les personnes. Elles sont la réponse physiologique à un événement qui nous arrive, on ne peut pas les empêcher. Elles peuvent s'accompagner de signes physiques : larmes, mains moites, rire, mal au ventre, respiration tranquille, énergie, gorge nouée… Elles sont le signe de notre sensibilité : nous sommes touchés, affectés par une rencontre, une parole. C'est bon signe : nous sommes vivants ! Nous sommes en relation avec d'autres !

Que faire avec ces émotions ? se laisser gouverner par elles ou bien les accueillir et choisir ce qu'on en fait ? Comment prennent-elles place dans la vie spirituelle ?

Se laisser accueillir par Dieu avec nos émotions

Un premier pas pourrait être d'oser nommer nos émotions devant le Seigneur, même en tâtonnant, et le laisser nous accueillir avec elles. Cela nous arrive souvent un peu spontanément dans la vie quotidienne, lorsque nous éprouvons une joie, de dire « merci » au Seigneur ou bien, lorsque nous sommes tristes ou inquiets, de l'appeler à l'aide.

Parfois, c'est moins spontané, nous pouvons éprouver de la honte devant le fait d'éprouver de la colère, de la tristesse, du dégoût… Nous jugeons nous-mêmes que ces émotions ne sont pas « dignes » d'une vie selon l'Évangile. Pourtant, Jésus lui-même n'a-t-il pas éprouvé la joie, la tristesse, la colère, la peur, la surprise ? Les psaumes eux-mêmes sont remplis de toutes ces émotions humaines, de tous ces cris de joie, d'angoisse, de colère… adressés au Seigneur. C'est souvent ce qui nous déroute dans ces prières. Il n'y a pas d'émotions négatives ou positives, bonnes ou mauvaises, mais des émotions agréables ou désagréables… Ce qui est bon ou mauvais, ce qui dépend de notre liberté profonde, c'est ce que nous en faisons.

Je peux me poser devant le Seigneur et me dire : « Tiens, qu'est-ce que j'éprouve en ce moment ? Que s'est-il passé dans cette rencontre ? Quelles émotions m'ont traversé·e dans cette journée ? » Pour les émotions agréables et les événements qui en sont la source, je peux rendre grâce à Dieu, lui dire merci. Elles m'ouvrent à la gratitude et à la reconnaissance.

Pour les émotions désagréables, je peux d'abord essayer de les exprimer au Seigneur à la manière des psaumes, comme un ami parlerait à son ami, en toute confiance. Le Seigneur peut tout entendre, même ce qui est trouble, sombre, obscur, douloureux en moi. Le premier pas dans ces cas-là est de déposer mon fardeau devant lui, humblement. Crier vers le Seigneur de cette manière est déjà une façon de prendre un peu de distance avec ces émotions, de ne pas me laisser gouverner, entraîner par elles. À la lumière du Seigneur, avec Lui, je trouverais probablement apaisement, éclairage, force, courage… et peut-être aussi le désir de demander pardon ou de lui demander son aide.

J'aurais peut-être aussi besoin d'en parler avec quelqu'un en qui j'ai confiance ou un thérapeute, si je suis trop envahi·e par la tristesse, la peur, la colère…

Je peux me poser deux types de questions : « D'où viennent les émotions que j'éprouve ? Quelle pensée, quel événement, quelle rencontre, quel verset biblique les a fait naître ? – vers où m'entraînent-elles ? vers qui me tournent-elles ? Quel fruit cela produit en moi ? »

Toute joie n'est pas de la consolation. Toute tristesse n'est pas de la désolation. Je reconnaîtrais la consolation au mouvement profond d'ouverture à Dieu et aux autres, de décentrement de moi-même, au désir d'aimer, de me faire proche de l'autre, à la paix et à l'unification intérieure de me sentir à ma juste place dans la relation à Dieu et aux autres…

Au contraire, le mouvement de la désolation me conduit à me fermer, me centrer sur moi-même, m'isoler, m'enlève des forces pour aimer, me trouble, me fait croire à l'absence de Dieu…

Peu à peu, en me mettant à l'écoute des émotions que j'éprouve, en repérant le mouvement profond dans lequel elles m'entraînent, je pourrai reconnaître le son particulier de la voix de Dieu en moi pour choisir ce qui me rend vivant·e dans mon quotidien. Je pourrai me laisser guider par la consolation et entrer dans le mouvement profond de l'alliance, en trois mots : vivre avec Dieu !